Les débuts dans le triathlon : Tricastin M

Après plus de 13 ans à parcourir les routes de France et de Navarre pour participer à des courses cyclistes, cette saison 2019 devait être sous le signe du triathlon.

Initialement inscrit à l’ironman 70.3 de Vichy,  je n’ai pu le disputer cette année en raison d’un entraînement inexistant en natation et en course à pied les 4 mois qui précédait la course. Un mois d’août compliqué au niveau vélo m’as motivé à m’inscrire in extrémiste à un triathlon pour 2019.

Bienvenue dans un autre monde

Le début d’un nouveau cycle

 J’ai donc fait le déplacement en cette fin septembre à Saint-Paul-Trois-Chateaux (Drôme, France) pour disputer le triathlon du Tricastin sur un format M. (1,5kms de Nat / 40kms de vélo / 11kms de course à pied)

La préparation n’a clairement pas été optimale avec seulement 3 semaines pour retrouver quelques sensations en natation et en course à pied, mais l’objectif était surtout de prendre des repères et avoir un « point de départ » dans ce nouveau sport.

 

Les questions sont multiples : que faut-il prendre pour les transitions ? Comment les organiser ? Quelle intensité sur le vélo ? Chaussettes ou pas chaussettes en course à pied ? Quel niveau j’ai par rapport aux autres ? Mais surtout : comment va se passer cette première natation de ma vie avec un départ groupé ?

 

Cette dernière question est finalement celle que je me suis le plus posée durant ces derniers jours. Pour la première fois depuis des années je sors de ma zone de confort où toutes mes routines d’avant course sont des automatismes, où je n’ai aucune inquiétudes quant au déroulement de mes épreuves. Je suis comme un peu perdu au milieu d’un monde qui n’est pas le mien. Un moment qui me permet de comprendre mieux les craintes de certains de mes athlètes qui débute dans le milieu du cyclisme.

Un petit pas pour l’Homme, un grand pas pour la suite.

Après avoir retiré le dossard à Saint-Paul-Trois-Château (lieu d’arrivée et de la transition n°2), je vais poser mes chaussures (et mes chaussettes !) ainsi que mes gels qui me servirons après le vélo.

Ensuite, direction Pierrelatte, lieu de départ de la 1èretransition.

Le bonhomme est tatoué du numéro 128, le vélo est déposé avec les chaussures, le casque et la ceinture porte dossard. Comme tout bon débutant, la crème anti-friction est complétement oubliée, un concurrent m’en prête gentiment, merci à lui 😉

Il est ensuite l’heure d’enfiler la combinaison de natation et aller donner quelques coups de bras dans le lac. Le niveau d’eau est assez bas sur le début, je ne devrais donc pas me noyer sur les premiers et derniers mètres.

 

A 12h00, le départ du triathlon S est donné, notre départ sera lui donné 20 minutes après.

12h20, le coup de sifflet est donné, les pieds sur le sable, la troupe s’élance tambour battant dans le lac.

Oublions toute gestion dans un premier temps. Je tourne les bras sans réfléchir, je reçois des coups dans tous les sens, je me retrouve soudain sur le dos d’un concurrent, hors de l’eau, comme une baleine échouée. Même si ce moment était sympathique, je décide de retourner dans l’eau pour continuer le mode essorage de la machine à laver.

Le peloton de poisson commence à s’étirer, je peux enfin me reconcentrer sur ma nage, essayer de pas faire des mètres en trop et me rapprocher de la fin de la natation. 23’ pour cette première partie (48èmetemps), mais surtout VIVANT ! (C’était le premier objectif). Presque déjà 6’30 de retard sur Robin Pasteur qui a expédié cette nat en 17’.

ET maintenant que la remontada commence ! Bon avant ça il y a la transition à expédier, et la combinaison à enlever.

Après avoir pris l’eau, on sèche la bête !

De Pierrelatte à Saint-Paul-Trois-Château, 40kms et 600M+ sur des routes parfois étroites et gravilloneuse.

Maintenant dans mon élément, je peux lâcher les chevaux. Le paysages défilent, le nombre de concurrent que je remonte aussi.

Les 8 premiers kilomètres plat sont avalés à 44km/h de moyenne avant d’attaquer les premières montées.

Si je n’ai pas connaissance de ma place à la mi-parcours, je sais que j’ai désormais 4’ de retard sur le premier, soit déjà 3’ de repris. Je reprends ensuite David Lebras qui suivra ma trace quelques kilomètres avant de lâcher dans la montée à 10kms de la fin du parcours.

Je réduis un peu le rythme les dernier kilomètres en vue de la course à pied.

A l’entrée de T2, on m’annonce 1’30 de retard sur le 1er. Un seul vélo au parc, j’en déduis donc que je suis actuellement en seconde position, agréable surprise.

1h04 pour cette partie et 1ertemps vélo (c’était le deuxième objectif 😉 ).

CAP sur la course à pied

Même si j’avais pris le soin de bien disposer mes chaussettes pour la partie CAP, je décide de les ignorer et foncer pied nue dans mes chaussures, pas de temps à perdre !

Le gentil arbitre à la sortie du parc m’indique que mon vélo est posé roue avant et non pas roue arrière : demi-tour pour changer ça…

2 boucles de 5 ,5kms composent cette partie pédestre avec 160M+ car sinon tout plat ça serait trop facile…
Si les jambes répondent bien, c’est le ventre qui m’embête un peu et m’oblige à courir « en dedans ». Le diaphragme semble aussi tendu qu’un lycéen en attente des résultats du BAC.

Au rythme où je cours j’imagine bien qu’il va être dur de rattraper Robin…

Le premier tour est bouclé, maintenant place au second où la présence des concurrents qui attaquent leurs première boucle me divertie. Statu quo au niveau du ventre, ce n’est pas mieux…

Je passe donc la ligne d’arrivée, 2’20 derrière Robin pour un temps de 44’38 sur la partie à pied (VS 44’44 pour Robin). 2h15 au total pour cette première, satisfait du résultat sur une épreuve où je venais sans attentes mis à part de découvrir, prendre de l’expérience et ciblé les points à travailler pour la suite.

3 semaines d’entraînements pour ce triathlon ce n’est presque rien, on ne va pas se mentir.

La natation va être à travailler cet hiver et la saison prochaine, les transitions également et puis pour finir, le niveau course à pied va devoir être augmenter… Finalement il n’y a bien que le vélo qui était à la hauteur, heureusement me direz-vous… 😉

 

Cette épreuve était avant tout faite pour me donner une vision plus exacte de mes souhaits pour la saison 2020. Celle-ci sera donc orientée vers le triathlon avec une diminution des épreuves cyclosportives. L’inscription pour le 70.3 de Vichy est déjà faite, en attendant de trouver des disponibilités dans le calendrier professionnel et pouvoir caler des épreuves montagneuse, car la montagne ça vous gagne !

 

– If you can dream it, you can do it !

Crédit photo : E.G

 

Par Pierre Ruffaut